Evil Dead Rise
Le gore est au top mais le reste ne suit pas.
parTarek Diouri--Adequin
Mis à jour le 21 avril 2023 15:38
Mis en ligne le 19 avril 2023 17:00
Après Suzume, le dernier film de Makoto Shinkai, et le nouveau film Donjons et Dragons intitulé L’Honneur des Voleurs, la sortie de cette semaine se passe dans le département de l’horreur. Le réalisateur irlandais Lee Cronin signe son second film et découvre le monde de la mythique licence d’horreur de Sam Raimi avec Evil Dead Rise. Hélas, on ne comprend pas vraiment son approche.
La quasi-totalité d'Evil Dead Rise se passe un jour avant la scène d’ouverture. Beth, ingénieure guitare pour un groupe de rock, est de retour à Los Angeles et décide d’aller rendre visite à sa soeur Ellie qui élève, seule, ses trois enfants. Après un séisme, les enfants qui étaient partis chercher des pizzas découvrent un livre étrange dans le sous-sol de leur bâtiment. Ils ne se doutent pas que le livre en question s’apprête à leur causer pas mal de tourment.
Car ce livre, c’est un Livre des Morts, qui contient en lui une entité démoniaque capable de se saisir de n’importe quel être vivant. La majeure partie du film tourne autour de cette petite famille, qui se retrouve rongée de l’intérieur et de l’extérieur petit à petit. Les possessions démoniaques du film sont extrêmement bien réalisées, qu’il s’agisse des personnages ou de l’immeuble dans lequel ils vivent.
Dans les premières minutes du film, on nous présente le bâtiment comme un lieu en assez mauvais état et les agissem*nts des démons le détériorent complètement. Un bâtiment en décombre comme celui-ci est le décor parfait pour ce film qui joue sur un sentiment de claustrophobie à quelques reprises.
Plus directement, ce sont les êtres vivants qui se retrouvent détériorés. Les différents personnages possédés deviennent spectraux, monstrueux et surtout dégoûtants. Entre régurgitations de liquides blanchâtres, consommation de morceaux de verres qui percent la gorge et mouvements corporelles fous, le démon Kandar s’amuse bien avec les corps de ses hôtes. Cela dit, c’est un peu tout ce qu’il fait : hormis la scène du verre et une autre scène dans laquelle est utilisé un certain ustensile, Evil Dead Rise y va plutôt mollo sur la quantité de gore.
La scène du début est peut-être la meilleure approche du film en ce qui concerne le côté gore, mais elle est également assez problématique du fait de son lien à la trame complète du film. Et même cette trame est assez légère : Beth et Ellie sont sœurs, elles ne se voient jamais… et c’est tout. La découverte du livre est un imprévu sans corrélation avec quoi que ce soit et n’est quasiment pas abordé alors que les problèmes se multiplient.
Evil Dead Rise hésite entre formule d’horreur un peu basique et gore extravagant, et cela mène un peu le film à sa perte
En soi, on peut se dire qu’une trame est inutile dans un film comme Evil Dead Rise, ce qui est partiellement vrai. Mais le métrage ne semble pas savoir ce qu’il veut : quelques scènes font écho à l’horreur moderne, pleine de screamers sans efforts, tandis que d’autres proposent des situations propices à de la violence plus que gratuite. Evil Dead Rise hésite entre formule d’horreur un peu basique et gore extravagant, et cela mène doucement le film à sa perte. Lee Cronin aurait pu oser davantage.
Les quelques scènes destinées à faire peur ne sont pas effrayantes, si bien que les interventions les plus « terrifiantes » concernent Kassie, la petite fille de la famille jouée par Nell Fisher, qui arrive à être plus expressive et convaincante que le reste du casting à l’écran. À plusieurs reprises, elle instaure même le doute avec quelques remarques inattendues de sa part.
Verdict
Evil Dead Rise est techniquement très beau. Les phases gores sont très bien réalisées, les possessions fonctionnent à merveille et le film arrive même à rendre un hommage réussi à The Shining. Cela dit, il souffre de performances assez mollassonnes ainsi que de son scénario qui n’est ni effrayant, ni horrifiant, ni même extravagant et qui peine à atteindre le basique de l’horreur contemporaine.
Critique Evil Dead Rise : pas très vilain le démon
Passable
Malgré de beaux efforts sur les aspects gores et les décors du film, Evil Dead Rise s’emmêle les pinceaux et en étant ni trop sérieux, ni trop déjanté, il peine à se distinguer dans le monde des films d’horreur.
parTarek Diouri--Adequin
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